La terre battue est de retour !

A deux jours du tournoi de Monte Carlo qui constituera, comme chaque année, le lancement de la saison terrienne, beaucoup de questions se posent à l’heure de préparer doucement le deuxième tournoi du Grand Chelem de la saison à Roland Garros. Qui sera le patron sur ocre en 2017 ? Djokovic et Murray auront-ils leur revanche après un début de saison en demi-teinte ? Nadal redeviendra-t-il le roi ? Quelle place pour les Français dans cette tournée européenne ? Après un début de saison nettement marqué par le retour étincelant de Roger Federer avec des victoires à l’Open d’Australie puis à Indian Wells et Miami, qui va prendre le relais sur terre battue, alors que le Suisse a annoncé récemment qu’on ne le reverrait probablement plus avant Roland Garros ? Décryptage et tentatives de réponse…

Le moment est venu pour Nadal !

C’est aussi le grand gagnant en 2017. Dans l’ombre imposante de Roger Federer, Rafael Nadal a réalisé tout de même l’un des meilleurs débuts de saison de sa carrière. Finaliste à l’Open d’Australie puis à Miami, il a été à chaque fois battu par Federer, tout comme à Indian Wells. Pourtant, Nadal n’a jamais paru abattu après ces défaites à répétition, toujours souriant lors des discours d’après finale, comme si son réel objectif était ailleurs… Ne nous y trompons pas, le point d’orgue de la saison 2017 du Majorquin est bien vêtu d’ocre. Il le soulignait déjà après sa défaite en Australie : « Si j’arrive à jouer comme ça ici, je peux le faire aussi bien sur terre battue et cela peut être très spécial ». Oui Nadal est de retour à un excellent niveau ! Non, il n’a toujours empoché le moindre titre en 2017. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il se prépare depuis longtemps pour être prêt sur terre battue. L’année dernière, une blessure au poignet l’avait stoppé dans son élan dans la quête d’une dixième couronne à Paris. Cette année, s’il redevient aussi monstrueux qu’à sa grande époque sur terre battue et qu’il conserve le niveau qui est le sien depuis le début de la saison, il aura forcément son mot à dire dans les deux prochains mois. Et qui sait, peut-être parviendra-t-il enfin à décrocher la Decima sur un Grand Chelem, performance que personne n’a encore jamais réalisée dans l’Histoire…  

L’heure du réveil pour Djokovic et Murray ?

Nous étions nombreux, moi le premier, à penser que la saison 2017 constituerait une nouvelle fois une domination sans partage entre les deux meilleurs joueurs du monde en 2016. Pourtant depuis le début de l’année, à l’exception de leur récital à Doha remporté par le Djoker, les deux joueurs sont quasiment fantomatiques. Des sorties de route express dans les tournois, des défaites surprenantes face à des joueurs mal classés, et surtout un seul trophée chacun depuis le début de la saison. Pour Djokovic, cela commence à devenir alarmant comme je l’avais souligné il y a quelques semaines. Depuis sa victoire magique à Roland Garros en 2016, le Serbe est redevenu humain puis presque devenu un joueur lambda, sans véritable génie et sans coup d’éclat. Beaucoup d’interrogations planent autour de Djoko qui aura 30 ans le 22 mai prochain. Est ce seulement un trou d’air à rallonge ou bien les prémisses d’un déclin palpable après des années au top ? Présent au Masters 1000 de Monte Carlo la semaine prochaine, nous trouverons assurément des premières réponses à ces questions.

Pour Murray en revanche, c’est plus étrange. Après un deuxième semestre 2016 où il était devenu intouchable, ce premier trimestre 2017 est la conséquence logique d’un joueur qui a – pour l’instant – beaucoup de mal à porter le costume de N.1 mondial. Est-il réellement taillé pour être le patron à long terme ? Aujourd’hui, les récents résultats prouvent l’inverse et cela m’étonnerait que l’Ecossais change radicalement la donne sur terre battue, une surface qu’il n’a jamais totalement apprivoisée.

La relève va-t-elle enfin s’affirmer au sommet ?

Grigor Dimitrov, Nick Kyrgios, Alexander Zverev, Dominic Thiem, David Goffin… Tous ces joueurs de talent n’ont pas encore pris pleinement la relève du tennis mondial. Etincelant au tout début de saison, Dimitrov peine à confirmer. Kyrgios est lui passé à un point de sortir Federer à Miami en demi-finale. Les autres attendent aussi leur heure de gloire. Sauront-ils profiter de l’absence programmée de Federer jusqu’à Roland Garros et de la défaillance certaine du duo Murray/Djokovic, pour se faire un chemin sur la route de la Porte d’Auteuil ? Quid de Juan Martin Del Potro ? Brillant sur la fin 2016, absent en Australie pour mettre l’accent sur « une préparation plus longue », l’Argentin de 28 ans a visiblement tout mis en œuvre pour arriver affuté pour la saison sur terre battue. A lui maintenant de prouver qu’il peut à nouveau renverser des montagnes.

A quoi s’attendre avec nos Frenchies ?

C’est là aussi la grosse interrogation… Alors que Roland Garros commence dans un tout petit plus d’un mois, que pouvons-nous attendre de nos Français sur le circuit ? Jo-Wilfried Tsonga, très solide en début de saison, n’a pas caché son désir d’être très performant cette saison sur terre battue, lui qui fêtera ses 32 ans dans deux jours. Il aura l’occasion de se montrer cette semaine à Monaco, ce qui ne sera pas le cas de Richard Gasquet qui a finalement déclaré forfait après son opération de l’appendicite. De son côté, Gaël Monfils est lui aussi forfait à Monte Carlo. Finaliste l’an passé sur le Rocher, le Parisien est toujours blessé au genou et ne sera donc pas de la fête. Absent à Roland Garros en 2016, on espère toutefois le revoir d’ici là, lui qui a si souvent enflammé la Porte d’Auteuil… N’oublions pas l’étoile montante du tennis français Lucas Pouille, qui sera lui bien présent en Principauté et qui pourrait d’ailleurs retrouver Tsonga au 3^ème tour. Avec des espérances moindres mais non sans intérêt, il faudra bien garder un œil sur les performances d’autres tricolores comme Gilles Simon, Nicolas Mahut ou encore Benoît Paire.